Les fourmis sont des insectes absolument captivants. Leur extraordinaire mode d’organisation fait qu’on les retrouve dans à peu près toutes les régions du globe. Saviez-vous que le poids de toutes les fourmis du monde est supérieur à celui cumulé des humains ? Pas étonnant donc qu’on les retrouve si fréquemment dans nos maisons et nos jardins. Mais si elles jouent un rôle non négligeable pour la biodiversité, l’arrivée d’une colonie de fourmis dans votre cuisine ou votre potager n’est pas forcément la chose la plus agréable. Des méthodes de grand-mère aux moyens les plus modernes, voici une synthèse des solutions possibles pour tenir ces envahissantes petites bêtes loin de chez vous.
Invasion de fourmis : mieux vaut prévenir…
Les fourmis aiment le sucre, c’est bien connu. Mais pas seulement. Certaines espèces préfèrent les aliments sucrés, quand d’autres sont attirées par la viande et le gras. Le bois humide et tendre peut aussi servir de demeure aux fourmis charpentières. Quand les fourmis éclaireuses ont trouvé chez vous le type d’aliments ou d’abris qu’elles affectionnent, elles retournent dans leur colonie pour y colporter la nouvelle et ameuter les ouvrières. En chemin, elles laissent des phéromones, un composé chimique odorant et volatil, qui aideront leurs congénères à retrouver le chemin de votre maison.
La prévention des invasions de fourmis consiste donc principalement à faire régulièrement le ménage, ne laisser trainer aucun débris de repas au sol ou dans l’évier, de soigneusement refermer les boîtes et sachets de nourriture et de garder vos boiseries sèches et saines.
Formidables exploratrices, les fourmis se glissent dans les maisons par les fissures des murs ou les espaces dans les châssis de portes ou fenêtres. Sceller ces petits espaces et/ou reboucher les fissures avec du joint d’étanchéité ou de dilatation est également un excellent moyen d’empêcher ces fourmis scoutes d’accéder à votre garde-manger.
Les répulsifs anti-fourmis naturels pour la maison
Avant d’envisager toute méthode extrême, l’idéal est d’inciter les fourmis à changer de lieu de villégiature et d’aller voir ailleurs si on y est. Il vous faudra agir dès que vous remarquerez l’arrivée d’une file de fourmis chez vous. La méthode de grand-mère la plus efficace reste la pulvérisation de vinaigre sur le passage des fourmis et à l’endroit où elles rentrent chez vous. Non seulement, les fourmis détestent son odeur mais en plus, le vinaigre masquera les phéromones laissées par les exploratrices. La recette est on ne peut plus simple : un vaporisateur, du vinaigre blanc pur ou dilué (si vous non plus vous n’aimez pas l’odeur…) et le tour est joué. Vous pouvez aussi remplacer le vinaigre par du jus de citron.
D’autres produits de la vie courante permettent de détourner les fourmis de votre demeure. De la craie (ou du talc) étalé sur leur passage formera une barrière efficace, les fourmis détestant ce contact poudreux. La lavande, la cannelle, la menthe poivrée ou des feuilles de basilic sont également des répulsifs aussi efficaces que naturels. Compatibles avec la présence d’enfants ou d’animaux de compagnie, ils sont indiqués pour un usage intérieur.
Comment limiter les invasions de fourmis au jardin ?
À plus forte raison dans le jardin, il est préférable d’éloigner les fourmis de vos plantations que de les éliminer. En effet, les fourmis sont de précieuses auxiliaires des cultures. Elles débarrassent la terre de nombreux autres insectes ou larves de ravageurs, comme des chenilles, des vers et des mouches. Elles la nettoient aussi des petits animaux et insectes morts, dont elles favorisent la décomposition en les amenant au cœur de la fourmilière. Les galeries qu’elles creusent contribuent à aérer le sol et favoriser la circulation de l’eau. Et enfin, elles jouent un rôle intéressant dans la pollinisation de certaines plantes. Alors même si les élevages de pucerons peuvent représenter un risque pour votre potager, mieux vaut les inciter à partir que les tuer.
Pour cela, vous pouvez reprendre quelques idées de répulsifs cités précédemment. Vous pouvez en utiliser d’autres aussi efficaces mais plus compatibles avec un usage en extérieur. Ainsi, le marc de café frais formera une barrière des plus efficaces autour de vos plantations ou de vos pots de fleurs. Des épluchures de citron un peu moisi, également très répulsives pour les fourmis, auront beaucoup plus leur place dans votre potager que dans votre salon…
Ces traitements seront à répéter au moins une fois par semaine pour être efficaces.
L’éradication naturelle ou chimique des fourmis
En cas de forte infestation, notamment en intérieur, il est parfois nécessaire de prendre des mesures extrêmes. Plusieurs méthodes, plus ou moins naturelles, existent pour parvenir à vos fins.
Dans un jardin, une solution aussi simple que radicale consiste à verser de l’eau bouillante sur la fourmilière, une fois que vous l’avez trouvée.
On peut également utiliser des produits naturels mais non moins fatals pour les fourmis. Ainsi, la fécule de pomme de terre ou de maïs (comme la Maïzena) fait gonfler le système digestif des fourmis qui l’ont avalée. De même, le célèbre bicarbonate de soude, aux mille-et-un usages pour la maison, est un poison implacable pour les fourmis. Une fois ingéré, le bicarbonate réagit aux sucs digestifs des fourmis, dont l’estomac va finir par exploser… Autre solution souvent avancée pour lutter contre les fourmis est la terre de diatomées. Si elle est 100% naturelle, cette poudre de roche constituée d’algues microscopiques n’en est pas moins mortelle pour tous les insectes. Usage interdit dans vos potagers, donc !
Vous trouverez enfin, en magasins spécialisés comme en grandes surfaces, des insecticides chimiques. Vendus en aérosol, granulés, poudres, gels, ou encore en huiles, leur efficacité est redoutable. Toutefois, leur toxicité doit vous inciter à la plus grande prudence, si vous décidez d’en utiliser. Il vaut parfois mieux demander conseil à un spécialiste pour connaître le produit le plus adapté à l’espèce invasive que d’employer inutilement un produit qui reste dangereux pour les animaux ou les enfants. Une fois le traitement effectué, pensez à passer un coup d’aspirateur dans toutes les pièces concernées, autant par mesure de sécurité que pour enlever les dernières larves ou œufs qui pourraient rester.
L’éradication n’est donc vraiment qu’à utiliser en tout dernier recours. Rappelons que les fourmis ne sont pas dangereuses pour l’homme. Du moins pas dans nos contrées. Un bon répulsif, de la patience et de la persévérance seront donc une combinaison tout aussi efficace. Et vous aurez en plus la satisfaction d’avoir trouvé le moyen de cohabiter avec une des espèces d’insecte les plus fascinantes qui soient.