Définition de la perméabilité à l’air
La perméabilité à l’air d’un bâtiment se traduit par la sensibilité de la construction vis-à-vis des écoulements d’air parasites provenant des défauts d’étanchéité de son enveloppe, ou en d’autres termes, tous les défauts d’étanchéité non liés à un système de ventilation du bâtiment. Afin de quantifier la perméabilité à l’air d’un bâtiment, il convient de réaliser un test de perméabilité à l’air permettant de déterminer la valeur du débit de fuite traversant l’enveloppe en ayant mis en amont la construction sous un écart de pression donné positif (surpression) ou négatif (dépression). Cela donne schématiquement l’illustration ci dessous :

On en déduit que la priorité d’une bonne perméabilité thermique réside dans l’adéquation réussie entre la pose de l’isolation thermique (laine de verre…) et l’isolation à l’air proprement parlée (membrane…) du bâti.
Isolation et perméabilité : les bonnes pratiques
En isolation, il est important que la perméabilité à l’air et l’isolant soit pensé et posé en ayant le même objectif. Le principe de base pour assurer une bonne étanchéité de l’enveloppe est de réaliser une « peau » qui permet d’avoir une couche étanche et continue enveloppant le bâtiment. La peau peut être réalisé selon différentes méthodes en fonction des matériaux de base utilisés (ossature bois ou béton par exemple) :
- le Placoplatre avec ses bandes à joint
- Une membrane plastique avec ses joints scotchés
On en déduit donc de manière naturelle qu’une des règles d’or consiste à limiter au maximum les trous dans cette peau. C’est-à-dire que pour tous les éléments traversant de la maison, tels que :

- conduit de ventilation,
- l’éclairage
- l’appareillage
- réseau d’eau
- réseau de gaz
- réseau électrique
- réseau téléphonique ou informatique,
doivent traverser la peau en un minimum de points. Pour se faire, il est pertinent de réaliser une trou unique pour chaque réseau, puis de distribuer les réseaux à l’intérieur des volumes sans trouer à nouveau l’enveloppe étanche.
Test de perméabilité à l’air et pose des menuiseries

Lors de la réalisation de nos tests de perméabilité à l’air on remarque de manière quasi systématique des fuites d’air au niveau des menuiseries même sur des projets neufs recherchant une excellente performance au niveau de la perméabilité à l’air. Ceci n’est pas surprenant car le joint entre l’ossature et les menuiseries est beaucoup plus important qu’avec une arrivée d’eau par exemple, et donc demande une expertise plus forte au moment de la pose de la menuiserie. En effet, il convient de rester très vigilant au moment de la pose des menuiseries puis par la suite de l’isolation autour. Heureusement, avec un test de perméabilité à l’air on peut remarquer facilement si l’isolation a parfaitement été posé ou non.
Les différentes normes de perméabilité à l’air en Europe
En Europe, il existe principalement deux normes de perméabilité à l’air :
- La norme I4Q4 utilisée en France
- La norme N50 utilisée en Allemagne, Suisse et Autriche
La norme française I4Q4 est une mesure obligatoire afin d’obtenir le label BBC. Les éléments de base de cette norme sont :
- L’unité de mesure de cette norme est le m3/(H.m2)
- La pression est de 4 Pascals
- La définition du calcul est le débit de fuite sous 4Pa divisé par la surface de parois froides dont on exclut les planchers bas
La norme étrangère N50 est une mesure de perméabilité obligatoire pour les labels allemands, suisse et autrichien. Les éléments de base de cette norme sont :
- L’unité de mesure de cette norme est le volume par heure (vol/h)
- La pression est de 50 Pascals (équivalent à un vent de 30 km/h)
- La définition du calcul est le débit de fuite à 50 Pa divisé par le volume chauffé de l’habitation
Pour information, une étude du CETE Lyon a permis d’aboutir à des taux de conversion approximatifs entre le débit de fuite français i4 et le débit N50 :
- n50 = i4 x 4 (pour les maisons individuelles)
- n50 = i4 x 2 (pour le tertiaire et les logements collectifs)
Quelques conseils de Projetvert
Voici quelques conseils à suivre permettant d’améliorer son test de perméabilité à l’air:
- En plus des joints d’encadrement des menuiseries entre le dormant et le bâti, il convient de réaliser un joint au silicone en plus
- il est impératif de mettre des boites de jonctions étanches, par expérience aucune fuite n’est détectée au niveau des prises électriques,des interrupteurs
- ne pas hésiter à mettre des spots étanches c’est vraiment efficace lors des contrôles il n’y pas de fuites constatées
Evolution de la perméabilité à l’air des habitats
- dans les années 1950 : environ à 4 m3/(h.m2)
- dans les années 1970 : environ à 2 m3/(h.m2)
- dans les années 1980 : environ à 1,5 m3/(h.m2)
- dans les années 2010 : environ à 0,6 m3/(h.m2)