Les jardins écologiques sont une solution de plus en plus populaire pour les propriétaires de jardins qui cherchent à renforcer leur impact sur l’environnement. Les jardins écologiques sont conçus pour minimiser l’utilisation des engrais et des produits chimiques et pour fournir des habitats sûrs et sains pour la faune et la flore sauvage. Ils sont un excellent moyen pour les jardiniers de participer à la conservation de l’environnement et de créer un espace de jardinage sain et durable. Dans cet article, nous explorerons en profondeur comment créer un jardin écologique, quels sont les avantages et quelles sont les meilleures pratiques pour le jardinage écologique.
Il est de plus en plus important de prendre en compte la nature et ses avantages. La création et l’entretien des jardins exclut les produits chimiques et les traitements, et c’est là qu’intervient le jardin écologique !
Les paysagistes sont spécialisés dans la création et l’entretien d’un jardin écologique. Ils peuvent également vous aider à transformer votre jardin existant en jardin écologique.
Qu’est-ce qu’un jardin respectueux de l’environnement ?
L’écologie est une science qui analyse les liens entre les organismes vivants et leur environnement. Elle s’appuie sur l’équilibre naturel qui régit ces relations, formant des écosystèmes. Un jardin respectueux de l’environnement tient compte de ces conditions naturelles, en prenant en considération le sol, les plantes et tous les êtres vivants présents. Il favorise ainsi un équilibre biologique entre ces composantes et l’intervention du jardinier doit se faire avec cet objectif en tête.
Quelle est la philosophie du jardinage écologique ?
Les principes de base de l’aménagement d’un jardin écologique consistent à suivre les cycles de la nature et à respecter la vie. En appliquant ces principes, le jardinier peut profiter pleinement des ressources de la nature et de son jardin. Le troisième principe est d’encourager le développement harmonieux des plantes en les installant à leur place, en tenant compte de leurs besoins respectifs (sol, eau, exposition, espace, climat). Plus ces besoins sont pris en compte, plus le jardin offre un environnement sain.
Plusieurs méthodes peuvent servir à créer un jardin écologique.
- Réutiliser toute la matière organique produite sur place est essentiel, car dans un jardin « rien ne se perd, tout se transforme. » Les déchets végétaux sont recyclés à travers le compost ou directement dans les massifs, ou encore en laissant les produits de fauches ou de tonte sur le sol (engrais verts, paillage, mulching).
- Limiter les intrants en utilisant la biomasse du jardin. Cette biomasse régénère les sols sans nécessiter d’apports extérieurs. Des matières organiques produites hors du jardin, comme le bois raméal fragmenté (BRF), peuvent toutefois être utiles pour renouveler le sol du potager.
- Favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol en évitant les surfaces imperméables. Les allées, terrasses et garages doivent être conçus avec des matériaux drainants qui laissent l’eau s’infiltrer dans le sol, afin de régénérer les nappes phréatiques et les ressources en eau.
- Économiser les ressources et les préserver, par exemple en récupérant l’eau de pluie pour arroser. L’arrosage doit être fait sans gaspillage, le soir ou le matin tôt.
- Conserver un sol vivant en évitant de l’asphyxier, de le perturber ou de le vider des organismes qui y vivent par l’épandage de produits chimiques.
- Associer les éléments pour constituer un écosystème, en installant des étendues d’eau (mare, bassin) et des strates végétales variées (arbres, arbustes, herbacées). La diversité végétale entraîne la diversité de l’entomofaune, c’est-à-dire des insectes du jardin, et limite les maladies et les attaques de ravageurs.
La Roche Jagu (c)BBoudassou
Comment transformer son jardin en un espace écologique ?
Il faut de la persévérance et de la détermination pour passer de pratiques jardinières ancestrales à des pratiques plus écologiques. En effet, de nombreuses croyances sur la gestion des sols, la taille des plantes, l’utilisation des engrais ou encore le rendement des légumes sont communément répandues. Ces méthodes traditionnelles comportent des substances chimiques qui altèrent les cycles naturels.
Voici les étapes clés pour obtenir un jardin plus écologique :
- Sélectionner des espèces adaptées à la région pour bénéficier d’un rendement optimal sans l’utilisation d’engrais ni de produits phytosanitaires.
- Utiliser des produits de biocontrôles et autorisés en cas de nécessité, car à compter du 1er juillet 2022, les traitements de synthèse seront formellement interdits dans les espaces verts des propriétés privées. Ces produits doivent être employés avec parcimonie et leur utilisation doit être la plus courte possible pour permettre l’établissement d’un équilibre naturel.
- Éviter les engrais chimiques car ils peuvent fragiliser les plantes, ce qui les rend plus vulnérables aux attaques parasitaires.
- Pailler les massifs pour optimiser la fertilisation et réduire les arrosages, en veillant à ce que le paillage soit suffisamment épais et à ce que les massifs soient bien humidifiés avant sa mise en place.
- Attirer la faune bénéfique en installant des abris à insectes, des refuges pour les oiseaux, grenouilles, lézards, hérissons et autres animaux des jardins, pour permettre à l’équilibre biologique de s’établir. Il peut s’écouler de deux à trois ans pour passer d’un jardin « traité » à un équilibre écologique.
- Installer des haies variées qui offriront abri, nourriture et protection aux petits animaux, aux insectes pollinisateurs et créeront un microclimat favorable aux cultures.
- Éviter les sols nus en les végétalisant avec des couvre-sols, des plantes vivaces, des cultures intermédiaires et associées au potager. Cela permettra de lutter contre l’érosion, le lessivage des éléments nutritifs et l’évaporation de l’humidité.
- Cesser de bêcher et de retourner les couches superficielles du sol. La pratique ancestrale voulait à l’origine léger ce sol. Mais en mélangeant les couches, elle détruit les micro-organismes qui assurent la fertilité de ce dernier. Les organismes aérobiques et anaérobiques, qui vivent à des hauteurs définies et meurent quand leur environnement est inversé, sont ainsi impactés. Il est possible d’assouplir le sol à l’aide d’une fourche écologique, ou par le biais de la décomposition d’une couche épaisse de compost et de BRF (ou broyat) répandue sur le sol en automne.
- Mettre en place une gestion différenciée des grands espaces de pelouses, en laissant une partie en herbe. Elle abrite des insectes bénéfiques et favorise la floraison des « fleurs des champs ». Enfin, en la coupant plus haut, on limite l’usure du sol, car le gazon a besoin de plus de nutriments pour repousser à chaque fois après des tontes courtes.